Sevablog

Initialement appelé la “Jeanne d’Arc” puis abrégé dans un article de presse par « JDA », le club a vu le jour en 1880 et avait au départ pour principales activités la gymnastique, l’harmonie, la chorale, le football et le théâtre. 
C’est seulement en 1920 que la section basket fût créée et que suivi en 1996 celle de hand. Ces deux spécialités représentent aujourd’hui à elles seules la JDA DIJON.

Fière de son histoire et unie pour son avenir, la JDA est passée par plusieurs strats d’évolutions identitaires en 140 ans.
Alors qu’il est assez courant de mesurer l’historique d’un club à ses années d’ancienneté, aux difficultés qu’il a rencontrées ou encore à ses victoires acquises, il convient aussi de ne pas négliger comme moyen d’analyse l’évolution de son image graphique à travers le temps .

Marqueur de son époque, le logo reste un moyen incontournable pour prendre acte de l’évolution d’une entité. On peut constater au-dessus que la JDA n’a cessé de se transformer au fil des années. Dans ses premières versions, le logo n’était nullement illustratif. Ce n’est que plus tard que le ballon de basket apparaîtra, et il faudra attendre une déclinaison supplémentaire pour qu’il englobe également le hand dans une forme plus abstraite. Sur la dernière version de cette frise, on peut y deviner à la fois un ballon de basket traversant un panier et un de hand fendant les airs à vive allure. 

Bien qu’attaché à cette dernière version, le club s’est résolu à nous confier sa refonte. Il nous apparaissait essentiel de rompre avec l’image de “manga japonais” qui s’en dégageait. Le côté sabré de la typographie – parfait témoin du passage inapproprié d’un samouraï à la lame aiguisée – nous chagrinait un peu. Nous voulions rendre à la JDA son histoire et l’aider à exprimer les valeurs et disciplines de son club. Ce qui ne s’annonçait pas être une mince affaire !

En premier lieu, nous avons proposé un atelier graphique afin d’analyser avec les principaux référents communication du club les axes de modification envisagés. Cet exercice est primordial pour définir une direction générale et estimer dans quelle mesure il est nécessaire de coller ou de s’écarter des codes graphiques en place. L’atelier permet aussi de lister les attentes et de saisir les différents enjeux inhérents à la refonte.

Contrairement aux identités visuelles très marquées des années 90, nous sommes dans une ère où l’épuration et le minimalisme sont en place. Ce qui n’est pas pour ravir tout le monde. Les supporters des clubs sportifs jugent souvent mal la modernisation de l’image de leur club, qu’ils ont tendance à trouver plus insipide. 

Les Nantais ont récemment exprimé leur mécontentement quand ils ont découvert le nouveau logo du FC Nantes. En Europe, la Juventus a même provoqué un tollé… On constate globalement que l’histoire des clubs est mise de côté au profit d’une modernité identitaire qui tend à proposer des logos avec moins d’appartenance et de signe distinctif.

Dans ce contexte, nous avions conscience qu’il nous faudrait avancer à fil tendu et que nos propositions ne devraient pas inclure uniquement l’équipe dirigeante. Il était important de considérer aussi ce qui fait la fierté des joueurs, des supporters ou encore du staff.
Sans tomber dans le piège de demander l’avis à tout un chacun – ce qui, en création, peut rapidement nous donner des cheveux blancs ! – nous nous sommes focalisés sur ce qu’était la JDA dans son essence même. Nous voulions lui offrir un moyen de différenciation travaillé et pertinent.

Notre première intention était de nous écarter des blasons très typés sports, en proposant des pistes plus différenciantes. Nous sommes d’abord partis dans une optique de réaliser une imbrication typographique. 

Pour autant, ces pistes restaient conceptuelles et manquaient de force pour un club sportif dont l’intérêt principal était « d’en envoyer » sur le terrain. Nous avions conscience que l’équilibre à trouver était délicat et qu’il nous fallait creuser plus encore.

Régulièrement, lorsqu’on travaille en créa, il est important de se rapprocher du point de réflexion de départ pour ne pas s’éparpiller dans plusieurs directions et tomber dans le piège de proposer du “joli” plutôt que du “pertinent”. C’est à ce niveau que le travail d’un graphiste se rapproche de celui d’un ingénieur. Il y a un gros travail d’analyse pour ne pas être uniquement tributaires de notre créativité.
Il convenait donc ici de se recentrer.

La JDA voulait une image qui lui soit propre sans faire table rase de ses fondations. Nous avons donc cherché un petit élément symbolique qui viendrait donner du caractère au logo. 

A ce propos, savez-vous quel est le symbole de la ville de Dijon ? 
C’est une petite chouette ! Visible sur la façade Notre-Dame, cet élément proposait un point de départ intéressant pour l’image de marque du club dijonnais.

Grâce aux dernières pistes proposées, la JDA venait de statuer des fondations de sa nouvelle identité.

Pour ne pas tomber dans un cadre trop rigide et une symbolique assez vintage associée au blason, nous avons beaucoup travaillé le logotype afin de tendre vers une forme plus design.

Ce logo, ouvert sur le haut, invite à grandir et témoigne de l’idée que la JDA n’a pas de limites dans son ascension. Les branches du “J” et du “A” sont en action, ils font le lien entre le passé – essentiel – et l’avenir – prometteur.

Ils témoignent également d’une extension territoriale, voire – comme espéré – internationale. A ce propos, la Bourgogne et la ville de Dijon sont traitées avec équivalence. L’idée était de ne pas en mettre en valeur plus l’une que l’autre.

Pour finir, la chouette termine le tracé du blason et apparaît comme une fondation inébranlable. Symbole de sagesse, elle fait office de figure solide et sécurisante qui accompagne le club dans ses victoires à venir. Ses ailes sont déployées dans une position qui invite à imaginer qu’elle a repéré sa proie et s’apprête à attaquer.