Les polices variables, vers une nouvelle ère de la typo web ?
La typographie représente un aspect essentiel de la création graphique sur le web. Cependant sur ce type de support, le designer est limité dans leur utilisation car il se trouve rapidement confronté au problème de poids qu’elles imposent. Une solution est en train de se développer pour résoudre ces conflits : les polices variables.
Une infinité de possibilités
De nos jours, une typographie est composée de différentes graisses, plus ou moins nombreuses. Gras, Semi Gras, Léger, Fin, Condensé, Italique… Un bon design exigerait une souplesse dans le choix des différentes graisses, et que chacune puisse être utilisée à bon escient en fonction du support, du corps de texte etc. Cette conception est en train d’évoluer et c’est ce que laisse supposer l’apparition d’une nouvelle technologie qui voit le jour grâce à l’effort commun des quatre géants de l’informatique Adobe, Apple, Google et Microsoft : l’Open Type Font Variation. Avec les polices de caractères variables, c’est un nombre illimité d’options qui s’offrent aux designers : il sera possible de condenser ou étendre les caractères, graisser ou affiner en fonction des besoins sans déformer les lettres. Les caractères se définissent à partir de leur « squelette », et non plus par leurs contours extérieurs. Adrian Frutiger avait déjà expérimenté ce type d’approche en son temps.
Quels bénéfices ?
Actuellement, chaque graisse utilisée suppose de générer un fichier différent ce qui nuit à la rapidité de chargement des pages web. Avec cette technologie, toutes les variantes de polices se réunissent dans un seul et même fichier, qui produit le même travail que tous ceux nécessaires auparavant. Elle améliore également considérablement l’affichage d’un texte en le rendant responsive, adaptable à tous les écrans, ce qui n’est pas négligeable avec la vague d’arrivée d’objets connectés nécessitant une lisibilité optimale.
Quand est-ce que ça devient concret ?
Difficile à dire, ce type de format est encore à l’état expérimental même si les polices de caractères variables existent déjà, comme Skia et San Francisco d’Apple par exemple. Il faut encore laisser le temps aux designers et aux développeurs de maîtriser ce nouveau format mais également aux navigateurs et logiciels d’être capable de les prendre en charge.
Pour les plus curieux, la technologie Open Type Font Variation peut être testée sur Axis-Praxis, mais nécessite l’OS Sierra ou le WebKit Nightly pour fonctionner.